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La grotte de Malpertuis
Dans sa description du duché de Bourgogne, Claude Courtépée écrit à propos du village de Norges : "Dans les bois sont de belles carrières de pierre blanche qui n'est point gélive, on voit dans celle de Malpertuis un souterrain spacieux et curieux par sa forme".
Un pertuis désigne un trou dans un rocher, un étroit passage. Charles Tissot l'appelle le trou mal perçé, le trou malfaisant.
Ces grottes ne sont donc pas des cavités naturelles mais d'importantes carrières souterraines, creusées par les hommes dans le calcaire du Séquanien, pour en extraire une belle pierre de statuaire, la même que celle d'Asnières-les-Dijon.
En fait, plusieurs carriéres, situées dans le bois de Norges qui appartenaient alors aux Antonins, furent exploitées au cours des siècles.Au milieu du XVI° siècle les moines de la commanderie Saint-Antoine louent 9 livres par an leur carrières du bois de Norges pour extraire des matériaux nécessaires à la construction du portail et des tours de l'église Saint-Michel de Dijon.
A proximité se trouvaient des sablières, dont les ducs de Bourgogne firent extraire le sable destiné au moulage des plaques de plomb qui formaient la toiture de l'église des Chartreux de Dijon. Une des salles est fermée par des murettes de pierres sèches colmatées par de l'argile. Les essais de culture de champignons qu'on y tenta à la fin du siècle dernier ne furent pas concluants.
Par contre, au cours des conflits du XIX° siècle, les grottes servirent de refuge pour le bétail et les provisions, surtout pour le vin !
En outre, Malpertuis, en patois maoupertuis, servait de baromètre pour les vignerons de Norges qui savait qu'il allait pleuvoir quand du brouillard sortait de la grotte, quand "Malpertuis fumait sa pipe".
(extrait de l'album "MEMOIRES DE NORGES" conçu par Chantal Briquez vendu au profit de la restauration de l'église Saint Vallier de Norges-la-Ville)